KHA
ONIRISM
Par Yohann Goyat
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KHA est un rappeur de Grenoble (France). Michael de son vrai prénom étale son flow aussi rapidement qu'il pique ses clients. Illustrateur et tatoueur par passion, le temps et les rencontres artistiques l'ont amené très tôt à la poésie urbaine. Onirism est son vrai premier format audio qui selon lui « marque la fin d'une époque et ouvre une nouvelle page artistique ». Dernièrement il s'est illustré sur l'album Déluge (2018) du producteur et beatmaker Rrobin avec la chanson Vitrine. Un flow très distinct et une technique syllabique aussi précise que son aiguille sur la peau de ses clients.
Michael charbonne depuis les années 2000. Avec le temps il a aiguisé son flow et a su où il voulait aller dans ce cercle très fermé du rap. Il travaille un dessin comme un texte et inversement. La musique cependant apporte une certaine spontanéité qu'il n'y a pas sur le papier. KHA ne travaille pas comme tous les autres et s'imprègne des sons que les producteurs lui envoient pour rapper dessus, d'où cette spontanéité très perceptible sur ses titres. Ses textes sont soignés et pointus, quant à ses rimes elles sont particulièrement appuyées et incisives. L'artiste appuie les syllabes et rappe à l'instinct avec toujours autant d'énergie, pour preuve il est rare de retrouver des textes construits comme « couplet/refrain ». C'est en ça que son approche artistique n'est en rien académique, c'est aussi ce qui fait sa force et sa singularité. KHA est perfectionniste et pousse la réflexion poétique toujours à son paroxysme. En témoigne son album de sept titres, faisant référence aux sept lettres de son mini-album Onirism. Aussi précis et méticuleux dans la démarche artistique qu'avec sa machine à tatouer, son flow n'aura jamais autant coller autant aux productions. Pour ce mini-album, Rrobin est de la partie, mais aussi Exodus et Paul Boutique pour les productions plus exotiques. Dans le fond comme dans la forme Michael sait être très précis tout en étant spontané, et s'il privilégie la qualité à la quantité, il va falloir quand même nous abreuver un tant soit peu, car la qualité n'exclut pas la nouveauté. |