Posté le 14 décembre 2020
Par Yohann Goyat |
Maude Corriveau, fraîchement diplômée d'une maîtrise en arts visuels et médiatiques à l'UQAM, a vu un jour la lumière. Dès lors, son obsession a été de vouloir la dessiner par le biais de divers processus artistiques. Sa dernière exposition « En suspens » (du 21 novembre au 13 décembre dernier au Pôle Gaspé de Montréal) mettait en scène avec beaucoup de soin ses sept œuvres toutes dessinées au pastel donnant une impression d'immersion et de réflexion bluffante. Après une visite de l'exposition, Maude nous invite dans son studio et lève le voile sur ce processus créatif bien spécifique dont elle seule détient le secret.
L'immersion visuelle commence dès l'arrivée, au 6e étage du 5445 du Pôle Gaspé dans le Mile-End avec un premier tableau accroché dans le couloir intitulé Fragments ondoyants. Une fois la porte poussée, le reflet d'un miroir placé au sol dans un coin attire l'oeil. Un jeu de réflexion et de mise en abyme dans lequel les œuvres se reflètent. Une œuvre au sol, mise en relief par un cube, n'est autre que le reflet de l'angle du plafond au-dessus d'elle. Les cinq autres sont accrochées aux murs, eux-mêmes peints avec soin aux tons pastel. Cette mise en scène savamment orchestrée par l'artiste elle-même a le but de créer des jeux d'illusions et de réflexion donnant l'impression parfaite d'une immersion. Les œuvres prennent vie grâce à la réverbération de la lumière, le reflet dans ce miroir, et les dimensions et perspectives propres à chacune d'elles.
Une fascination iridescente
Pour cette exposition, la lumière est mise sur le verre dichroïque. Un verre miroitant et transparent qu'elle a fabriqué à l'aide d'un vinyle iridescent collé par dessus. Le drapé utilisé pour la majeure partie de ses œuvres amène également un jeu de lumière ainsi que la réflexion nécessaire à l'oeuvre, mais n'en est en aucun cas le centre. À ce moment-là Maude met en place son photomaton dans lequel elle y place les deux éléments principaux. Le choix d'angle de vue, de position, de degrés d'inclinaison, de forme du verre... tout est réfléchi et pensé. « C'est important de prendre en considération les lignes et les profondeurs avec ce genre de verre utilisé », précise-t-elle. « J'ai développé avec le temps une fascination infinie pour ce matériau », ironise-t-elle.
« La lumière guide tout »
La lumière joue un rôle important, voire primordial, tant dans son exposition que dans le processus créatif. Une fois la mise en scène en place, Maude va faire usage du reflet de la lumière à travers la lentille de son appareil photo. La jeune artiste ne se dit pas grande photographe, mais parfois « avec le verre réfléchissant et par accident, je peux obtenir de supers résultats. Comme il m'arrive de passer plusieurs jours à prendre des clichés et n'en être pas satisfaite », ironise-t-elle. Un éclairage le plus possible naturel même si parfois la lumière colorée donne de belles illusions d'optique selon elle.
Son travail d'image passe aussi par le numérique et poursuit ainsi la création sur sa tablette graphique. « Les couleurs numériques sont différentes des couleurs naturelles », avance-t-elle. Et c'est ce qu'elle retrouve avec le logiciel informatique qu'elle utilise et avec lequel elle amène l'objet dans un espace surréel. Elle triture ce dernier et pousse les limites jusqu'à l'hyper réalisme, un mouvement artistique dont elle se dit le plus proche de sa démarche artistique. Les lignes, les mouvements, la taille, les contrastes, la luminosité, les ombrages, sans oublier les couleurs, tout est redéfini jusqu'à obtenir un résultat parfois brillant et réfléchissant.
Un amour pastel
L'immersion visuelle commence dès l'arrivée, au 6e étage du 5445 du Pôle Gaspé dans le Mile-End avec un premier tableau accroché dans le couloir intitulé Fragments ondoyants. Une fois la porte poussée, le reflet d'un miroir placé au sol dans un coin attire l'oeil. Un jeu de réflexion et de mise en abyme dans lequel les œuvres se reflètent. Une œuvre au sol, mise en relief par un cube, n'est autre que le reflet de l'angle du plafond au-dessus d'elle. Les cinq autres sont accrochées aux murs, eux-mêmes peints avec soin aux tons pastel. Cette mise en scène savamment orchestrée par l'artiste elle-même a le but de créer des jeux d'illusions et de réflexion donnant l'impression parfaite d'une immersion. Les œuvres prennent vie grâce à la réverbération de la lumière, le reflet dans ce miroir, et les dimensions et perspectives propres à chacune d'elles.
Une fascination iridescente
Pour cette exposition, la lumière est mise sur le verre dichroïque. Un verre miroitant et transparent qu'elle a fabriqué à l'aide d'un vinyle iridescent collé par dessus. Le drapé utilisé pour la majeure partie de ses œuvres amène également un jeu de lumière ainsi que la réflexion nécessaire à l'oeuvre, mais n'en est en aucun cas le centre. À ce moment-là Maude met en place son photomaton dans lequel elle y place les deux éléments principaux. Le choix d'angle de vue, de position, de degrés d'inclinaison, de forme du verre... tout est réfléchi et pensé. « C'est important de prendre en considération les lignes et les profondeurs avec ce genre de verre utilisé », précise-t-elle. « J'ai développé avec le temps une fascination infinie pour ce matériau », ironise-t-elle.
« La lumière guide tout »
La lumière joue un rôle important, voire primordial, tant dans son exposition que dans le processus créatif. Une fois la mise en scène en place, Maude va faire usage du reflet de la lumière à travers la lentille de son appareil photo. La jeune artiste ne se dit pas grande photographe, mais parfois « avec le verre réfléchissant et par accident, je peux obtenir de supers résultats. Comme il m'arrive de passer plusieurs jours à prendre des clichés et n'en être pas satisfaite », ironise-t-elle. Un éclairage le plus possible naturel même si parfois la lumière colorée donne de belles illusions d'optique selon elle.
Son travail d'image passe aussi par le numérique et poursuit ainsi la création sur sa tablette graphique. « Les couleurs numériques sont différentes des couleurs naturelles », avance-t-elle. Et c'est ce qu'elle retrouve avec le logiciel informatique qu'elle utilise et avec lequel elle amène l'objet dans un espace surréel. Elle triture ce dernier et pousse les limites jusqu'à l'hyper réalisme, un mouvement artistique dont elle se dit le plus proche de sa démarche artistique. Les lignes, les mouvements, la taille, les contrastes, la luminosité, les ombrages, sans oublier les couleurs, tout est redéfini jusqu'à obtenir un résultat parfois brillant et réfléchissant.
Un amour pastel
Ce long processus terminé, Maude accroche au mur le papier dessin qui servira de support à sa future œuvre. Elle allume alors son rétroprojecteur et projette son esquisse numérique au mur. Une autre source de luminosité dont elle fait usage et ne s'en cache pas. « Beaucoup d'artistes pratiquent cette technique, mais peu le reconnaissent. Moi j'assume pleinement » ironise-t-elle. Les grandes lignes se dessinent et c'est alors que rentrent en jeu les couleurs vives et chatoyantes dont elle voue un amour passionnel.
« Il existe trois styles de pastel et que j'utilise », dit-elle. Le premier est en pastille, qui s'apparente à du fard à paupière, le deuxième en craie et le troisième en crayon. Chacun d'entre eux a une utilité bien spécifique quand il s'agit de jouer sur les teintes, les dégradés et les transparences. Les grandes lignes directrices du verre ou de la perspective sont dessinées à l'aide d'un crayon ou craie plus épais. Quant au fond, Maude utilise les éponges « comme si elle peignait » afin d'étendre et harmoniser les contrastes de lumière. C'est à l'aide d'un fixateur qu'elle fige les couches de pastel « afin de mieux jouer sur les transparences » explique-t-elle. « En hyperréalisme il n'y a jamais de fin. Je pourrais pousser encore plus loin la création si je voulais » conclut-elle.
Chaque œuvre est un travail d'acharné. Maude peut travailler jusqu'à huit heures par jour dans son atelier, mais l'aboutissement ultime à ce processus créatif reste encore la mise en cadre et l'exposition au grand public. Là encore Maude pousse le détail et le perfectionnisme à leur paroxysme puisqu'elle a peint également les cadres et les murs aux couleurs pastel en apportant un soin particulier à la mise en scène : « C'est important pour moi les jeux d'illusion et de perception dans les lieux où j'expose ». « En suspens » est définitivement une exposition d'arts visuels immersifs qu'il faut vivre et dont les œuvres sont visibles à la galerie Nicolas Robert depuis le 13 décembre 2020.
« Il existe trois styles de pastel et que j'utilise », dit-elle. Le premier est en pastille, qui s'apparente à du fard à paupière, le deuxième en craie et le troisième en crayon. Chacun d'entre eux a une utilité bien spécifique quand il s'agit de jouer sur les teintes, les dégradés et les transparences. Les grandes lignes directrices du verre ou de la perspective sont dessinées à l'aide d'un crayon ou craie plus épais. Quant au fond, Maude utilise les éponges « comme si elle peignait » afin d'étendre et harmoniser les contrastes de lumière. C'est à l'aide d'un fixateur qu'elle fige les couches de pastel « afin de mieux jouer sur les transparences » explique-t-elle. « En hyperréalisme il n'y a jamais de fin. Je pourrais pousser encore plus loin la création si je voulais » conclut-elle.
Chaque œuvre est un travail d'acharné. Maude peut travailler jusqu'à huit heures par jour dans son atelier, mais l'aboutissement ultime à ce processus créatif reste encore la mise en cadre et l'exposition au grand public. Là encore Maude pousse le détail et le perfectionnisme à leur paroxysme puisqu'elle a peint également les cadres et les murs aux couleurs pastel en apportant un soin particulier à la mise en scène : « C'est important pour moi les jeux d'illusion et de perception dans les lieux où j'expose ». « En suspens » est définitivement une exposition d'arts visuels immersifs qu'il faut vivre et dont les œuvres sont visibles à la galerie Nicolas Robert depuis le 13 décembre 2020.