Posté le 31 Mai 2017
Par Yohann Goyat
Par Yohann Goyat
Cette année, lors du Symposium IX 2017 (du 30 mai au 03 juin) notre attention s'est posée sur le compositeur/instrumentaliste japonais Atau Tanaka. Ses recherches sont accès sur l'utilisation du corps humain en tant que source d'expression sonore et visuelle. Le corps devient alors un instrument de musique.
Atau Tanaka a connu l’évolution de la VR. « Fin des années 80, début 90, la réalité virtuelle existait déjà. L'ère de la cyber technologie commençait à peine » ironise-t-il. Au-delà de la technologie, ce qui l’intéressait, résidait dans la possibilité de détecter des signaux neurologiques et en faire de la musique. « Par conséquent, chercher la réelle origine du mouvement, l'intention musicale viscérale avant toute chose », ajoute-t-il.
Système BioMuse
Atau s’inspire entre autres du travail d’ Alvin Lucier « Music for solo performer » (1965) et veut faire le « lien entre le corps et le son ». Ainsi mettre en avant le travail du cerveau, des muscles et des nerfs. Tous trois étant liés. De là, naît alors l’idée de patcher des capteurs (électrodes) sur le corps humain. D’enregistrer les vibrations des terminaisons nerveuses et de transformer ces dernières en son. L’idée paraît folle, mais pas impossible.
Le système Biomuse est mis au point quelques années plus tard. Deux bracelets placés sur chacun des avant-bras afin « d’analyser chaque signal brut du corps grâce au contact électrique sur la peau des électrodes » explique-t-il. Atau Tanaka va alors transformer ces fréquences en musique.
Le corps, cet instrument
« Des fréquences et amplitudes qui varient selon le flux électrique généré par le cerveau. On va alors sonifier les ondes et rendre sonores les impulsions de l’électromyogramme ». Le traitement du son peut alors commencer avec comme matières premières les impulsions. « Je sculpte les paramètres sonores. Le corps devient source sonore et aussi source d’interface sonore » ajoute-t-il.
Flexion, extension, torsion, tous gestes amènent une sonorité différente. Les mouvements proches du Taï Chi ont tous une nécessité musicale explique Atau. « Je crée le son. Il n’est pas la conséquence d’un geste. » Ces derniers sont composés et non chorégraphiés.
20.000 lieues sous les mers
L’illusion live du dôme est parfaite afin de se rendre compte du travail opéré par Atau et Lillevan. Sur chacun des avant-bras, quatre électrodes sont posées auxquelles sont reliés des haut-parleurs. Ce sont donc huit haut-parleurs qui englobent le spectateur. À l’image de 20.000 lieues sous les mers de Jules Verne, les deux artistes voulaient une immersion totale dans le corps humain. « Les crépitements sonores donnent cette sensation acoustique d’être à l’intérieur de mes bras. C’est magique » ajoute Atau avec un grand sourire.
La notion de corps dans l’espace, Atau Tanaka y tient beaucoup et travaille depuis près de trente ans à ce sujet. « Il faut résister face aux tendances existantes du numérique », insiste-t-il. « C’est en utilisant la notion d’instrument que l’on remet en question la place du corps humain. » Une façon de dire qu’il faut créer avec son cerveau et non penser à créer.
Atau Tanaka a connu l’évolution de la VR. « Fin des années 80, début 90, la réalité virtuelle existait déjà. L'ère de la cyber technologie commençait à peine » ironise-t-il. Au-delà de la technologie, ce qui l’intéressait, résidait dans la possibilité de détecter des signaux neurologiques et en faire de la musique. « Par conséquent, chercher la réelle origine du mouvement, l'intention musicale viscérale avant toute chose », ajoute-t-il.
Système BioMuse
Atau s’inspire entre autres du travail d’ Alvin Lucier « Music for solo performer » (1965) et veut faire le « lien entre le corps et le son ». Ainsi mettre en avant le travail du cerveau, des muscles et des nerfs. Tous trois étant liés. De là, naît alors l’idée de patcher des capteurs (électrodes) sur le corps humain. D’enregistrer les vibrations des terminaisons nerveuses et de transformer ces dernières en son. L’idée paraît folle, mais pas impossible.
Le système Biomuse est mis au point quelques années plus tard. Deux bracelets placés sur chacun des avant-bras afin « d’analyser chaque signal brut du corps grâce au contact électrique sur la peau des électrodes » explique-t-il. Atau Tanaka va alors transformer ces fréquences en musique.
Le corps, cet instrument
« Des fréquences et amplitudes qui varient selon le flux électrique généré par le cerveau. On va alors sonifier les ondes et rendre sonores les impulsions de l’électromyogramme ». Le traitement du son peut alors commencer avec comme matières premières les impulsions. « Je sculpte les paramètres sonores. Le corps devient source sonore et aussi source d’interface sonore » ajoute-t-il.
Flexion, extension, torsion, tous gestes amènent une sonorité différente. Les mouvements proches du Taï Chi ont tous une nécessité musicale explique Atau. « Je crée le son. Il n’est pas la conséquence d’un geste. » Ces derniers sont composés et non chorégraphiés.
20.000 lieues sous les mers
L’illusion live du dôme est parfaite afin de se rendre compte du travail opéré par Atau et Lillevan. Sur chacun des avant-bras, quatre électrodes sont posées auxquelles sont reliés des haut-parleurs. Ce sont donc huit haut-parleurs qui englobent le spectateur. À l’image de 20.000 lieues sous les mers de Jules Verne, les deux artistes voulaient une immersion totale dans le corps humain. « Les crépitements sonores donnent cette sensation acoustique d’être à l’intérieur de mes bras. C’est magique » ajoute Atau avec un grand sourire.
La notion de corps dans l’espace, Atau Tanaka y tient beaucoup et travaille depuis près de trente ans à ce sujet. « Il faut résister face aux tendances existantes du numérique », insiste-t-il. « C’est en utilisant la notion d’instrument que l’on remet en question la place du corps humain. » Une façon de dire qu’il faut créer avec son cerveau et non penser à créer.